mercredi 30 décembre 2009

charte de fondation


CHARTE DE FONDATION DE L'ABBAYE NOTRE DAME DE TRIZAY SUR LE LAY EN VENDEE

"Au nom de la Sainte et Indivisible Trinité. C'est le rôle des prélats de pourvoir au salut et à la paix de leurs sujets, tant clercs que laïcs, non seulement pour le temps présent mais aussi pour l'avenir le plus lointain. C'est pourquoi, moi, Guillaume, évêque de Poitiers par la grâce de Dieu, j'ai donné la conseil, pour la fondation de Sainte Marie du gué de Trizay, de la rappeler aux témoins, et de la faire connaître à l'avenir par la présente charte.

Puis à la prière de Dom Guichard, abbé de Pontigny,d'André de Baudiment son moine, et des autres frères, qui avaient commencé l'édification dudit lieu, à celle, d'autre part, des fondateurs eux-mêmes, Hervé de Mareuil, Geoffroy de Tiffauges, et Pierre L'Evêque son frère de la Chaize, j'ai garanti cette charte de mon sceau, pour que le don fait aux moines qui y serviront le Christ, demeure libre, tranquille et bénéfique à jamais.

C'est pourquoi, Hervé de Mareuil, poussé par l'esprit de bon conseil, le remords de ses péchés et de sa mauvaise vie, et convaincu par nos arguments, pour le salut de son âme, de celles de ses parents, de son épouse, de son fils et de sa fille, reçut bénignement et dévotement de notre main les moines fondateurs dudit lieu, c'est-à -dire de Trizay. Car moi j'ai fait venir ceux-ci dans notre diocèse depuis la maison de Pontigny, modèle de piété sincère, illustration de l'ordre de Cîteaux. Comme un cultivateur avisé, j'ai pris soin de fixer ce jeune plant dans la vigne du Seigneur, pour en boire le vin nouveau dans le royaume de son Père.

Ledit Hervé de Mareuil a donc donné au Seigneur, à  Sainte Marie, à l'abbé Guichard de Pontigny et aux moines dudit Trizay dans notre main, le saint siège de l'abbaye elle-même, tel qu'il fut consacré pour le cimetière, après l'avoir acquis par échange, sans violence ni contrainte, en propriétaire de bonne foi. De son propre domaine, il leur a donné toute la terre comprise entre le "Mons Botentreus" (La Bourie?), "Lanaiae" (Lantay?) , et la Pierrière, jusqu'à la terre de Renaud Papin( La Papinière?), celle du Champ Cheuret, celle de Bougresse, la terre et les vignes d"asperlerium", toute la terre de Thibaud Bachelier, sans réserve, autant qu'on en puisse connaître ou trouver, toute celle qu'il partage avec guillaume Griffier ( Gueffier?), appelée terre de l'Autel, ou Bois-Commun, et de surcroît , toute la terre de Geoffroy La Peste qui l'eut d'Hervé, le quartier de l'Argellerie, la terre du Noyer sous Bois-Morin, et tout son domaine à la Rainardière.

Et toute cette partie de son domaine, il l'a donnée au Seigneur et à Sainte Marie de Trizay, au début de la fondation, devant Dom Guichard, abbé de Pontigny, André de Baudiment, et les autres moines et frères de ce lieu en présence de ses soldats et serviteurs, Savary, Senebrand, échanson de Sainte Hermine, Pierre de Mareuil, son frère, Payen Bodin, Renaud Bouche-amère, Gérard Senebrand, Pierre Pigier et de Bourgogne, d'un côté par celle d'Aimery Ganacheau, de l'autre par le ruisseau de Pont-Aimery; la terre de Pierre Pigier et de Renaud Papin le Bourguignon, qui dépend du même fief ainsi confronté, et dont Jean-Baptiste et Bérus, frères du Bourguignon, donnèrent leur part gratis au Seigneur et aux moines, ce dont sont témoins Pierre Achard, "Sturnius Beris Malus" clerc florentin, et pour les moines, frère Raoul , toute la terre et les vignes de Guillaume du Puy du Fou, confrontant l'abbaye au midi, ce dont sont témoins , Tibaud Chabot fils d'Hervé , Savary Senebrand, Payen Bodin, Renaud Bodin, Bouche -amère , et pour les moines, frère Raoul.

En outre, il a concédé à ce dernier le droit de vendre et d'acheter librement et en paix sur tous les marchés de son fief, tout le nécessaire, et dans l'étendue de sa terre et de ses bois, le droit d'usage en bois d'oeuvre et bois de feu ainsi que le pacage des porcs et autres bestiaux , et tous autres besoins.

Semblablement, Geoffroy de Tiffauges et Pierre l'Evêque son frère, dans le cloître des moines de Mareuil, par la plume d'André de Baudiment, ont fait don , dans notre main sacrée, à Dieu et à l'abbaye de Trizay, de tout droit d'usage dans leur bois de la Chaize, pour le bois d'oeuvre, le bois de feu, le pacage des porcs et des bestiaux. Ils ont aussi concédé, pour le tout le nécessaire, à l'exception des dons et des ventes, la jouissance libre et pacifique d'une franchise complète sur leur marché de Mareuil. Ce dont sont témoins,  Gilbert, évêque de Poitiers, dans la main duquel le don fut accompli, Guichard, abbé de Pontigny, André de Baudiment, Pasquier, prêtre de saint Hilaire, Hervé de Mareuil, Savary Sainbrand"


Traduction présentée dans la Société d'Emulation de la Vendée par Léon Chaigne 1970-1971

Le texte latin nous parvient notamment par Jean Besly, avocat du Roi à Fontenay le Comte et historiographe du Poitou (1572-1642), lié aux érudits de son époque.


2009 Peintures à l'huile,40x40. Patrick Cottencin
   
titre :
 Sur le bord du Lay, d'un coin de Nature 
bleu ciel, naît la crosse d'une fougère...



titre :
Des constructions se font, l'acte de prière,
l'acte authentique, laisse passer la Lumière...


 

titre :
A l'aube de mes souvenirs,
l'Eau et le Sel adoucissent ma peau...


titre:
La brutalité des hommes, notre prière
à genoux dans la tendre Argile...


  
titre :  
 Le vent, les vagues, s'élèvent
en même temps que l'âme...





pages ci-dessous dues à la numérisation Google


 



 

 

 




BIOGRAPHIE source: Archives Départementales de la Vendée :
"Jean Besly est né à Coulonges-les-Royaux, près de Niort (Deux-Sèvres). Issu d'une famille de marchands, il fait ses études à Poitiers, puis à Toulouse. Avocat à Fontenay-le-Comte, il acquiert rapidement une grande réputation qui lui permet un mariage fort avantageux avec Catherine Brisson, parente d'un autre jurisconsulte de renom, Barnabé Brisson (1559). Catherine décédée, il se remarie avec Claude Duboullay en 1610.
Devenu conseiller et avocat du roi, il est député de Fontenay-le-Comte aux États Généraux de 1614. Il s'y distingue par son opposition à la réception du concile de Trente en France. Il est maire de Fontenay en 1620.
Mais la gloire de Besly est surtout posthume : elle lui vient de son "Histoire des Comtes de Poitou et Ducs de Guyenne", une somme d'érudition à laquelle il a consacré presque quarante années de sa vie, qui ne sera publié qu'en 1646, soit deux ans après sa mort. Pionnière et monumentale, cette oeuvre a fait de Besly le premier véritable historien du Poitou."

 


3 commentaires:

Diane a dit…

Notre surprise et cadeau du jour de l'an: accéder au texte latin de la charte de fondation tel que Jean Besly a pu le transmettre.

Anonyme a dit…

Bravo pour vos recherches et vos résultats, 9 sur 10, continuez Diane, vous êtes en net progrès (sourire)cette année.
Bonne année fructueuse dans vos recherches !

Diane a dit…

De bonnes notes et des encouragements, voilà qui me donne le sourire et de la belle humeur pour la journée... Merci à vous, et en retour tous mes voeux pour les sujets qui vous passionnent!